L'amour sans borne
Quand nous aimons, quand l'ardeur de notre âme se verse dans un coeur aimé, il est temps aussi où ce coeur se déploie, se dilate sous l'amour. Mais on lui trouve bientôt des bornes en le sondant, et l'amour arrêté, ne pouvant croître, languit et meurt. Tant que le coeur aimé offrait quelque mystère, on le croyait immense, et notre désir s'y plongeait, comme l'espérance dans l'avenir. Mais, quand il est tout vu, comme il paraît étroit! Quand il n'a plus ni secret, ni mystère, qu'il reproduit toujours les mêmes aspects, comme une contrée connue, et les mêmes sons, comme un voix monotone, quand il se fixe en face de nous sans croître et sans grandir, comme il paraît stérile, comme l'union paraît vaine!
Mais l'objet de l'amour divin, toujours fécond, toujours nouveau, toujours développé sous le souffle de Dieu, dans la vie éternelle, offre toujours quelque nouveau mystère à ses rayons; non que l'oeil éternel n'ait pas tout vu, mais l'idéal que l'homme porte en lui-même va toujours se réalisant par un progrès que rien n'arrête. Voilà l'amour sans bornes, l'amour éternel et croissant.
Les hommes aussi pourraient toujours s'aimer, s'ils se tenaient toujours vivant en Dieu, toujours nouveaux, toujours profonds en lui, portant en eux le mystère de Dieu même et l'inépuisable jeunesse que donne la sève divine toujours renouvelée chaque âme ne peut-elle pas croître toujours? N'est-elle pas quelque chose dans la sphère lumineuse qui rayonne de la bouche de Dieu?
N'est-elle donc pas une onde dans cette parole divine que pousse à flots pressés le souffle créateur?
(De la connaissance de l'Âme. T. II)
Quand nous aimons, quand l'ardeur de notre âme se verse dans un coeur aimé, il est temps aussi où ce coeur se déploie, se dilate sous l'amour. Mais on lui trouve bientôt des bornes en le sondant, et l'amour arrêté, ne pouvant croître, languit et meurt. Tant que le coeur aimé offrait quelque mystère, on le croyait immense, et notre désir s'y plongeait, comme l'espérance dans l'avenir. Mais, quand il est tout vu, comme il paraît étroit! Quand il n'a plus ni secret, ni mystère, qu'il reproduit toujours les mêmes aspects, comme une contrée connue, et les mêmes sons, comme un voix monotone, quand il se fixe en face de nous sans croître et sans grandir, comme il paraît stérile, comme l'union paraît vaine!
Mais l'objet de l'amour divin, toujours fécond, toujours nouveau, toujours développé sous le souffle de Dieu, dans la vie éternelle, offre toujours quelque nouveau mystère à ses rayons; non que l'oeil éternel n'ait pas tout vu, mais l'idéal que l'homme porte en lui-même va toujours se réalisant par un progrès que rien n'arrête. Voilà l'amour sans bornes, l'amour éternel et croissant.
Les hommes aussi pourraient toujours s'aimer, s'ils se tenaient toujours vivant en Dieu, toujours nouveaux, toujours profonds en lui, portant en eux le mystère de Dieu même et l'inépuisable jeunesse que donne la sève divine toujours renouvelée chaque âme ne peut-elle pas croître toujours? N'est-elle pas quelque chose dans la sphère lumineuse qui rayonne de la bouche de Dieu?
N'est-elle donc pas une onde dans cette parole divine que pousse à flots pressés le souffle créateur?
(De la connaissance de l'Âme. T. II)